Roland Garros

stelle

 

Roland Garros et Cholet

Une histoire d'amour lie Cholet à l'aviateur Roland Garros.

C'est, en effet, dans cette ville que le pionnier de l'aviation donna son premier meeting et passa son brevet de pilote en juillet 1910. Il est revenu deux fois à Cholet : en 1912, lorsqu'il participa au Circuit d'Anjou et, en mars 1914, pour un dernier meeting.

En souvenir de ces événements, l'association l'Aérienne du Choletais a souhaité donner le nom de l'aviateur à l'aérodrome de Cholet. La décision a été prise par une délibération du conseil municipal le lundi 8 novembre 1999. Une cérémonie a officialisé l'événement le samedi 27 novembre 1999 en présence de Jean-Pierre Lefèvre-Garros, neveu de l'aviateur, à l'occasion de l'inauguration des locaux de l'Association.

L'audace d'un pionnier de l'aviationroland garros

Roland Garros est né à Saint-Denis de la Réunion le 6 octobre 1888. Il suit son père avocat à Saigon. A neuf ans, celui-ci l'envoie en France. En avril 1900, l'enfant entre au collège Stanislas de Paris. Atteint d'une pneumonie, il est inscrit dans un établissement de Cannes. Il se rétablit et pratique de nombreux sports.

Après le bac, il entre à l'Ecole des hautes études commerciales (HEC). En août 1909, il assiste au meeting de Reims, auquel participent Henri Farman, Louis Blériot et Hubert Latham. Garros veut se lancer dans l'aviation. Pour assurer son indépendance, il ouvre une succursale des automobiles Grégoire, 6 avenue de la Grande Armée à Paris : " Après quelques nuits d'hésitation fiévreuse, je suivis l'inspiration et passai commande d'une Demoiselle Clément Bayard", écrit-il dans ses Mémoires. Il prend possession de l'avion au champ d'exercice militaire d'Issy-les-Moulineaux. Au premier essai, il entre en collision avec un biplan piloté par Maurice Clément. Edmond Audemars, qui deviendra son ami, lui donne des conseils. Roland réussit à faire décoller sa machine.

Avant de passer son brevet, il signe son premier contrat d'exhibition pour voler le 14 juillet 1910 à Cholet.

Il se produit ensuite à Rennes, puis Saint-Malo. A Issy, il fait la connaissance de John Moisant, un Américain d'origine franco-canadienne. Avec lui, il fait son premier voyage, en tant que passager, entre Etampes et Issy. Quinze jours plus tard, Roland Garros veut renouveler l'exploit. Son appareil s'écrase près du château de Versailles. Nullement découragé, l'aviateur se retrouve un mois plus tard à Dinard. Il gagne un prix de 10 000 F en réalisant la première traversée de la Rance.

Le temps des recordsavion_garros_1

En octobre 1910, Roland Garros participe à une semaine de l'aviation à New York. Il ne rentre pas tout de suite. John Moisant, décide d'organiser une grande tournée aux USA. Il crée la " Moisant's international aviators " (MIA) avec huit aviateurs, une douzaine de mécaniciens, douze avions. Le personnel et le matériel voyagent dans un train spécial. La tournée passe dans une dizaine de villes. Elle se poursuit au Mexique et à Cuba. Garros ne rentre en France qu'au printemps 1911. Il participe à trois grandes courses : Paris-Madrid, Paris-Rome et le Circuit européen. Il échoue dans la première, arrive second dans la deuxième et la troisième. Les journalistes l'appellent " l'éternel second ".

Le 6 septembre 1911, à Cancale, il réussit à battre le record d'altitude du capitaine Félix (3 300 m) en faisant monter son Blériot à 3 950 m. Il devient une vedette. En novembre 1911, Roland Garros part pour une tournée en Amérique du Sud. Il fait des exhibitions à Rio, Sao Paulo et Buenos Aires sur un Blériot. Il réussit le premier vol Sao-Paulo-Santos. Au retour, en 1912, il participe au Circuit d'Anjou qu'il gagne en terminant seul. A Houlgate, Roland Garros décide de s'attaquer à son propre record d'altitude. Sur un Blériot doté d'un moteur plus puissant, il frôle les 5000 m. Un mois plus tard, ce record est battu par Legagneux dont le Morane-Saulnier atteint 5 400 m d'altitude.

L'aventure continue pour Roland Garros. En Tunisie, il reprend son record en parvenant à monter à 5610 m. Il nourrit une autre ambition : relier Tunis à Rome. Aidé par cinq torpilleurs de la Marine qui lui indiquent le bon cap, il arrive en Sicile. En atterrissant à Rome, son appareil butte sur un obstacle et pique du nez.avion_garros

Le 23 septembre 1913, il réussit l'exploit qui lui vaudra la célébrité. Malgré un problème de moteur, à hauteur de la Corse, il réalise la première traversée de la Méditerranée, reliant Fréjus à Bizerte (730 km dont 500 au-dessus de l'eau) en 7 h 53 mn. Commentaire de Blériot : " L'homme qui a fait cela peut tout faire ".

Pilote de chasse

Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Né à la Réunion, Garros est dégagé de toute obligation militaire. Pourtant, à l'heure de la mobilisation générale, il s'engage. Affecté le 13 octobre 1944, à la défense aérienne du camp retranché de Paris, Roland Garros se consacre à la mise au point du tir axial à travers le champ d'une l'hélice blindée. Un système imaginé par Raymond Saulnier. Le 1er avril 1915, le sergent Garros réussit à abattre un appareil allemand grâce à cette technique. En quinze jours, il obtient trois victoires. Mais le 18 avril 1915, son moteur tombe en panne. Garros atterrit en territoire ennemi près d'Ingelmunster en Belgique. Il brûle son avion avant d'être capturé. Les Allemands récupèrent les restes de l'appareil pour s'emparer du dispositif et le perfectionner. Le prisonnier est conduit sous bonne garde à la forteresse de Zorndorff en Prusse-Orientale. Ses tentatives d'évasion échouent. Il est transféré à Gnadenfrei en Silésie, à Trèves, à Magdebourg, à Burg. Il parvient à quitter le camp déguisé en officier allemand. Il atteint la Hollande et rentre en France, via l'Angleterre.

Avant de recommencer à voler, il fait des stages à l'école de tir de Cazaux et à l'école d'acrobatie de Pau. Le 20 août 1918,il rejoint l'escadrille 26 du groupe des Cigognes, près de Beauvais. Il abat un avion allemand le 2 octobre. Le 5, il se tue au cours d'une attaque. Il est inhumé à Vouziers dans les Ardennes.

Les exploits de Roland Garros à Cholet

    Roland Garros fait sa première " exhibition " à Cholet, en juillet 1910. Il n'a pas encore passé son brevet. Un vol doit avoir lieu le mercredi 13 juillet, mais, à cause du vent, Roland Garros et deux autres pilotes, Léon Versepuy et Emile Obre, se contentent de faire rouler leurs engins.

   Le 14 juillet, devant 8 000 spectateurs, Versepuy tente une envolée. Son appareil roule sur sol et fait " un panache complet au milieu de la pelouse ". Le Blériot d'Emile Obre vient se jeter dans la balustrade. Echec aussi de la Demoiselle de Roland Garros, à cause d'une panne de moteur.
   Le vendredi 15, avec un moteur neuf, la Demoiselle réussit à parcourir trois kilomètres à 15 mètres de hauteur. Le 19, Roland Garros obtient son brevet de pilote. Le dimanche 24 juillet, après une partie de tennis, l'aviateur fait une brillante démonstration, sous les acclamations de la foule.

    L'aviateur revient à Cholet en juin 1912. Il participe au grand prix de l'Aéro-club, sur le circuit d'Anjou. Opposé aux meilleurs pilotes de l'époque, " l'enfant de Cholet ", le " prince de l'ouragan " profite du vent et de la pluie pour terminer seul, dès le premier jour, sur son Blériot, couvrant trois fois le triangle Angers-Cholet-Saumur en moins de huit heures.

   Roland Garros exécute sa dernière exhibition à Cholet, le 15 mars 1914. Une fois de plus, la tempête fait rage. Cela n'empêche pas l'aviateur d'exécuter des " loopings ". " Avec une audace inouïe, Garros ferme la boucle à cent mètres à peine au-dessus des spectateurs, écrit un journaliste. Puis c'est la descente vertigineuse qui fait croire à la chute mortelle, et enfin l'atterrissage avec la grâce et la légèreté d'un papillon qui se pose sur une fleur ".

circuit d'anjou cholet